À propos

Depuis mon enfance, le bois m’attire. Son odeur, ses veines, ses formes imprévisibles… Tout m’inspire. Ce lien instinctif, presque intime, s’est renforcé au fil des années, jusqu’à devenir une évidence : je devais en faire mon métier. Aujourd’hui, j’ai la chance de me lancer comme artisan tourneur à Aubin (Aveyron), et de consacrer mon temps à ce qui me passionne profondément.

C’est avec cette passion et cette exigence que je crée et propose à la vente une variété d’objets tournés : bols, outils, pièces décoratives ou utilitaires, toujours façonnés avec soin, patience et respect.

Bref, je suis un amoureux du bois, tout simplement.

Dans mon atelier, le temps ralentit. Je passe de longues heures à écouter le bois, à le sentir sous mes doigts, à le laisser me guider. Chaque pièce commence bien avant le tour, lors d’une promenade en forêt : je ramasse un bois tombé, noueux, fendu, porteur d’histoires. À la gouge, il révèle ses courbes, ses cicatrices, son âme. Rien n’est jamais droit, et c’est tant mieux. Chaque objet est unique, comme le morceau dont il est né. Je ne dompte pas le bois : je compose avec lui. C’est là, dans ce dialogue, que je me sens pleinement vivant.

Je prélève le bois lors de mes balades en forêt, sans jamais couper ni blesser un arbre vivant. Je ramasse ce que la nature abandonne : branches tombées, bois mort, troncs oubliés. Chaque morceau est choisi pour sa forme, sa texture, ses particularités — un nœud, une courbe, une fente. C’est une collecte patiente et respectueuse, au rythme des saisons. Je prends seulement ce que la forêt veut bien offrir, en quantité raisonnable. C’est un pacte avec le vivant, une manière d’honorer le bois local, brut et imparfait, qui deviendra un objet unique entre mes mains.

Mes balades avec Uchka, ma chienne fidèle, sont bien plus que de simples promenades. Chaque sortie est une parenthèse paisible, un moment suspendu où l’on explore les sentiers, les sous-bois, les clairières secrètes. Elle trotte devant moi, museau au vent, curieuse et libre, pendant que je scrute le sol, à la recherche d’un bois tombé, d’une forme singulière. Nous marchons ensemble, souvent en silence, parfois en connivence, chacun dans sa quête. C’est notre rituel, notre façon d’habiter le monde autrement. Uchka trouve les odeurs, moi les morceaux oubliés. À deux, nous récoltons ce que la forêt veut bien nous offrir.